Visiter la Kasbah des Oudayas ou n’importe quel autre monument sans avoir à se déplacer, c’était inimaginable jusqu’à ce que la Fondation pour la sauvegarde du patrimoine culturel rende l’impossible possible. Yousra Aannour, executive manager de la Fondation, a digitalisé les visites en 3D. Un plaisir réel procuré par une visite guidée virtuelle. Jeune et dynamique, Yousra nourrit des ambitions bien plus grandes. Lundi 13 mai 2024, elle s’est alliée avec l’Unesco, à l’occasion du Salon International de l’Edition et du Livre pour débattre des avantages du programme “La digitalisation du patrimoine culturel”. Un partenariat qui vise à préserver et sauvegarder les monuments marocains, les éterniser.

D’après la responsable du programme, le monument doit tout d’abord être scanné pour obtenir les dimensions nécessaires pour sa numérisation. Cette transformation en points topographiques contribue, ajoute-t-elle, à l’apparition d’un sosie numérique du monument, pour faciliter la création d’une visite virtuelle, disponible pour toute personne souhaitant découvrir ce patrimoine.

Même les monuments interdits d’accès au public, comme le Fort Rottembourg à Rabat, sont concernés par ce programme. Ce projet pilote de la fondation balaye d’un revers de la main le doute qui planait sur la digitalisation du patrimoine culturel. Mieux, c’est une expérience immersive à vivre. Pour ceux qui arguent du manque de temps ou se plaignent de l’accès réservé à certains sites, le Fort Rottembourg est désormais accessible. Virtuellement s’entend…

« La technologie peut-elle supplanter le réel ? ». Yousra Aanour apporte une réponse à sa question. Pour elle, jamais une visite virtuelle d’un monument historique ne remplacera une visite sur place. Même si l’on reste persuadé que la digitalisation permet de préserver notre patrimoine avec toutes ses composantes, matériels et immatériels, face à toute épreuve.

Capitale mondiale de la culture, capitale mondiale du patrimoine immatériel…Mais capitale mondiale du livre, rares sont ceux qui savent qu’un tel titre et qu’un tel programme existent. Pourtant, tant le titre que le programme sont le fruit de la réflexion de l’UNESCO et de l’International Publishers Association. D’ailleurs, Gvantsa JOBAVA, la vice-présidente de l’association internationale des éditeurs, a été invitée au stand de l’UNESCO dimanche 12 mai 2024 au Salon International de l’Edition et du Livre à Rabat; pour en parler..

Concernant le titre, c’est Strasbourg qui a été sacrée capitale mondiale du livre de l’année 2024. Trois ans auparavant, une ville américaine, peu connue, s’est adjugée ce titre pompeux. Il s’agit en l’occurrence de Tbilissi, ville de l’État de la Géorgie. Qui aurait pensé que Tbilissi serait la capitale mondiale du Livre en 2021? C’était la même question que s’était posée Gvantsa JOBOVA. Cette militante a mis en œuvre un programme diversifié comprenant des activités intéressantes permettant de prétendre à ce statut. Le résultat a été concluant. A la grande surprise de Jobova, Tbilissi a été élue dès sa première candidature. Une expérience émouvante que Gvantsa a tenu à partager au stand de l’UNESCO, en éclairant tout le processus de la candidature jusqu’à l’élection.

Depuis, ce programme de capitale mondiale du livre, créé en 2001, a été largement médiatisé. D’ailleurs, c’est pour en parler et expliquer les tenants et les aboutissants qu’Ian DENISON, responsable du programme Capitale Mondiale du Livre et chef de la stratégie et planification de la communication de l’UNESCO, est intervenu lors de cette rencontre. Ce programme est non seulement destiné à engager les villes sélectionnées dans la promotion du livre mais également à créer une opportunité pour communiquer les valeurs essentielles de l’UNESCO. Il est annuel et ouvert à toutes les villes souhaitant y participer, puisant dans leurs propres moyens financiers. Un programme, somme toute, qui résume un engagement fort pour la promotion de la lecture et des livres parmi toutes les tranches d’âge.

Le voyage annuel dans l’univers du livre a commencé. Sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication organise la 29ème édition du Salon International de l’Edition et du Livre (SIEL), du 9 au 19 mai 2024, à l’OLM Souissi à Rabat, en partenariat avec la Wilaya de Rabat-Salé-Kenitra, la Région de Rabat-Salé-Kénitra et la Commune de Rabat.

L’inauguration officielle de l’événement a lieu le 9 mai 2024 et l’ouverture au grand public vendredi 10 mai 2024.  Dix jours durant, les visiteurs auront droit à un programme encore plus attrayant. Précisément, 743 exposants de 48 pays y participent dont 290 exposants directs et 453 exposants indirects. Sur une superficie de 35 215 m2, 9 espaces de conférences ont été mis en place.

Ecrivains, auteurs, penseurs et éditeurs de tous bords, marocains et étrangers, sont au rendez-vous autour de 241 activités dont des conférences, des présentations de nouveaux titres, des entretiens et même des cérémonies d’hommages à certaines figures de la littérature marocaine.

Rayonnement culturel du Maroc

Cet évènement majeur international, tenu dans la capitale africaine de la culture, contribue grandement au rayonnement culturel du Maroc. L’invité d’honneur de cette édition est l’UNESCO. Cette organisation onusienne ayant pour but de contribuer à la paix et à la sécurité via la promotion de la coopération dans les domaines de la science, la communication, l’information, la culture et l’éducation, est à l’honneur en hommage à son travail déployé au service de l’éducation, de la littérature ou encore la culture. D’ailleurs, ce n’est pas fortuit si le thème de cette édition est « Ensemble avec nos différences ».

Tous les ingrédients sont réunis pour faire du SIEL 2024 un succès retentissant. La précédente édition avait réussi à achalander 240 000 visiteurs de tous les âges et de toutes les catégories socio-professionnelles.