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Une forte tragicomédie humaine

Une forte tragicomédie humaine
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Taoufik Sakhkhane, Sanaa Ghouati et Mahi Binebine. Mercredi 7 juin 2023, SIEL, Rabat.

Par un jeu de miroir, le romancier Mahi Binebine offre une magnifique réflexion sur la condition humaine dans son roman « Mon Frère Fantôme », fraîchement traduit à l’arabe.

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Taoufik Sakhkhane, Sanaa Ghouati et Mahi Binebine. Mercredi 7 juin 2023, SIEL, Rabat.

Par un jeu de miroir, le romancier Mahi Binebine offre une magnifique réflexion sur la condition humaine dans son roman « Mon Frère Fantôme », fraîchement traduit à l’arabe.

Moments forts
« Mon frère fantôme », de Mahi Binebine
« Mon frère fantôme », de Mahi Binebine
Une forte tragicomédie humaine
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Taoufik Sakhkhane, Sanaa Ghouati et Mahi Binebine. Mercredi 7 juin 2023, SIEL, Rabat.

Par un jeu de miroir, le romancier Mahi Binebine offre une magnifique réflexion sur la condition humaine dans son roman « Mon Frère Fantôme », fraîchement traduit à l’arabe.

Binebine est un marrakchi habité par sa ville natale. Il en connaît les entrées, les secrets, et l’architecture qui repose sur le principe des bifurcations et des labyrinthes. Il en maîtrise la nature humaine, ses affinités et ses différences, mais aussi les us et les coutumes. « Mon frère fantôme », son roman récemment traduit à l’arabe, en témoigne. D’ailleurs c’est pour présenter son ouvrage traduit par Taoufik Sakhkhane, que M. Binebine a animé une rencontre avec le public, ce mercredi 7 juin 2023, à la salle Ribat-Al Fath, à l’OLM Souissi à Rabat, dans le cadre de la 28ème édition du Salon International de l’Édition et du Livre.

« Mon frère fantôme » est une histoire pittoresque et, somme toute, dramatique du personnage Kamal, qui se déroule dans différents lieux de Marrakech, allant d'un quartier populaire à la célèbre place Jamâa El Fna, en passant par les souks et une école religieuse, havre de paix au milieu de l'agitation. Ce roman « social », comme se plaît à la modératrice Sanaa Ghouati, s’apparente à un conte oriental. C’est un hymne à la ville de Marrakech, à sa splendeur, à sa misère, et à sa population. « Moi je raconte les histoires de ma ville, ma muse, et des gens qui ont accompagné mon enfance », confie Binebine.

La plume agile de l'auteur est captivante, imprégnée d’un humour malicieux. Sa narration ressemble à la chronique d'une tragédie annoncée mais parsemée d’anecdotes cocasses et de personnages en couleurs. L’auteur ne manque de souligner chaque fois, au passage, l’envoûtement des touristes quant à l'attrait exotique des charmeurs de serpents et des ruelles encombrées.

Grâce à Mahi Binebine, c’est tout ce voyage au cœur de Marrakech qui nous restitue l'essence de cette ville magique et chaotique.

Face à la peur de trahir l’esprit et l’âme du livre, le défi était énorme pour le traducteur. Malgré cela, Taoufik Sakhkhane a trouvé une certaine facilité lors de la traduction de ce roman pleins de voix, d’odeurs et de couleurs, du fait qu’il connaît la ville de Marrakech et qu’il maîtrise sa géographie. « La spécificité de ce roman réside dans le fait que Mahi ne présente pas Marrakech à la manière des cartes postales. J’ai ressenti que j’étais à l’intérieur de la ville, que j’y baignait », partage-t-il.

Taoufik Sakhkhane, qui est aussi écrivain, souligne également que la force de Mahi Binebine réside dans sa capacité à attribuer une oralité au texte, imagée dans ses romans. Ce n’est pas tout.

« Mon frère fantôme » est en outre un grand réservoir d’histoires et de contes racontés avec une légèreté et un humour. Ce roman a certes pour fond Marrakech, mais en vérité, il a une dimension universelle. Et comme la traduction est synonyme de trahison intellectuelle insoupçonnée, Sakhkhane reconnaît que les prédispositions spatio-temporels de l’auteur et du traducteur ne sont pas toujours les mêmes. « De toute façon, la question de la trahison du texte initial est toujours présente. Les degrés diffèrent », conclut-il.

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