Annie Ferret, Zakya Daoud et Catherine Pont-Humb, trois auteures venues d’Europe et d’Afrique. Elles nous transmettent leur savoir et leurs points de vue inhérents au rôle de la littérature dans le débat des idées.
Annie Ferret, Zakya Daoud et Catherine Pont-Humb, trois auteures venues d’Europe et d’Afrique. Elles nous transmettent leur savoir et leurs points de vue inhérents au rôle de la littérature dans le débat des idées.
Annie Ferret, Zakya Daoud et Catherine Pont-Humb, trois auteures venues d’Europe et d’Afrique. Elles nous transmettent leur savoir et leurs points de vue inhérents au rôle de la littérature dans le débat des idées.
« L’âme sur la page blanche ». C’est l’une des nombreuses expressions utilisées par les écrivaines, Annie Ferret, Zakya Daoud et Catherine Pont-Humb lors d’une conférence modérée par Ahmed Hamid Chetachni , essayiste et chercheur en anthropologie urbaine, vendredi 2 juin 2023, premier jour du Salon International de l'édition et du livre (SIEL).
Sous le thème « La littérature comme espace de réflexion », cette conférence a réuni ces trois écrivaines qui se sont interrogés sur le rôle que la littérature peut apporter dans le débat des idées.
La littérature sous ses différentes formes emploie différentes manières afin que le lecteur ait une prise de conscience qui puisse même le faire rêver. Comment la littérature va t-elle faire face aux grands événements sociaux tel que le terrorisme les épidémies ? Dans un monde marqué par des évènements qui chamboulent le monde de la littérature, Annie Ferret introduit son point de vue en ce qui concerne le débat des idées et l’engagement que l’écrivain peut avoir.
« La littérature a beaucoup de mal dans notre société actuelle. Dans la vie il y a toutes ces petites phrases qui font avancer de manière extraordinaire qui sont peut être juste des formules mais qui ont parfois plus de poids que des semaines ou des mois de réflexion», a affirmé l’écrivaine.
Quant à Zakya Daoud, elle s’est remémorée dans un moment de nostalgie le « Pain nu », le fameux livre de Mohamed Choukri, grand écrivain marocain, dans lequel il a dénoncé des fléaux de société comme celui des enfants de rue, de la drogue ou encore de l’exploitation sexuelle des mômes, au point que la diffusion de son œuvre ait été interdite plusieurs années durant.
Pour sa part, Catherine Pont-Humb pense que ce débat mérite plus qu’un temps de débat. Selon elle, il faudrait revenir aux fondements de la littérature pour se rappeler la finalité de toute œuvre littéraire.
« Comme disait Jean Paul Sartre, en littérature, on ne montre pas, c'est le travail des historiens ou encore des journalistes. Notre rôle à nous n'est pas de dévoiler les choses. La littérature peut bien sûr prendre en compte toutes les facettes de l'humain. La littérature sait aborder tous les sujets », souligne-t-elle.
Des facettes insoupçonnées
En poésie, on cherche entre les mots ce que les mots recèlent. Les trois écrivaines évoquent, en outre, la manière dont l’intelligence artificielle chamboule l’univers de la littérature.
«Le livre a d’autres intelligences que l’intelligence artificielle. Le livre sait produire des choses que les IA ne sauront jamais produire. On partage une forme d’espérance car après tout, nous sommes maîtres de tout cela. Il faudrait estomper l’élan de ce phénomène pour qu’il n’y ait pas de confusion entre ce que peut produire une intelligence artificielle et ce que produit l’Homme », s’inquiète Catherine Pont-Humb en guise de conclusion.