Il est 11h00. Le silence règne dans le stand du CCME-Ministère au SIEL ce mardi 22 avril. Dounia Hadni parle à cœur ouvert. “La Hchouma”, c’est son premier roman, mais ce n’est pas une fiction, c’est un cri. « C’est un livre où rien n’est tabou », affirme-t-elle.

Née à Rabat et formée en journalisme en France, cette ex-journaliste de Libération a appris à nommer le réel. Pourtant, ce n’est pas dans le quatrième pouvoir qu’elle a trouvé sa liberté, mais dans la littérature. « Le sujet s’est imposé de lui-même », explique-t-elle. Le récit de Sylia, son héroïne, reflète un combat intérieur qu’elle connaît très bien : celui de la double appartenance, de la pression familiale et des injonctions contradictoires.

Pour Dounia Hadni, l’écriture n’est pas un luxe, c’est une survie. Son parcours a été semé d’embûches : plus de trente refus d’éditeurs, deux années de silence et des regards de travers. « Tout a été laborieux », nous confie-t-elle. L’autrice a traversé un épisode de détresse psychologique qu’elle a pu surmonter dans un hôpital psychiatrique. Pour elle, ce roman est d’abord une thérapie. « Quand on grandit dans la hchouma, il faut toujours faire plaisir aux autres. Et c’est difficile de se construire avec cette charge ». La hchouma invite les lecteurs à se défaire des démons du passé et à tracer le chemin de l’avenir avec confiance et espoir.