« Les enfants apprennent à lire à travers mes dessins. Si le dessin n'est pas attirant, l’enfant n'aura pas envie de lire et s’il est obligé de le faire, il ne va rien retenir. Dans le cas opposé, il aura le goût à la lecture. C’est la raison pour laquelle il faut penser comme un enfant avec la technique d’un adulte », mentionne Yassine.
« Les enfants apprennent à lire à travers mes dessins. Si le dessin n'est pas attirant, l’enfant n'aura pas envie de lire et s’il est obligé de le faire, il ne va rien retenir. Dans le cas opposé, il aura le goût à la lecture. C’est la raison pour laquelle il faut penser comme un enfant avec la technique d’un adulte », mentionne Yassine.
« Les enfants apprennent à lire à travers mes dessins. Si le dessin n'est pas attirant, l’enfant n'aura pas envie de lire et s’il est obligé de le faire, il ne va rien retenir. Dans le cas opposé, il aura le goût à la lecture. C’est la raison pour laquelle il faut penser comme un enfant avec la technique d’un adulte », mentionne Yassine.
Dans le cadre des activités de la 8ème journée de la 27ème édition du Salon International de l’Edition et du Livre, organisée sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, une table-ronde intitulée « Rencontre autour de la jeunesse. L’illustration, entre livre et art visuel » s’est déroulée, vendredi 10 juin 2022, à la salle Ribat-al-Fath, en présence d’experts africains. Il s’agit, en l’occurrence, de l’auteur de bande dessinée et illustrateur marocain,
Yassine Hejjamy, de l’illustrateur ivoirien, Koffi Roger N’Guessan, et de l’éditeur de livres de jeunesse et d'éducation de la Guinée Conakry, Aliou Sow, qui a assuré la modération de la rencontre. Les livres illustrés à cette occasion est une collaboration entre auteurs et dessinateurs. « Quand quelqu'un vient vous voir avec un texte, c'est un immense plaisir de l'imaginer et le dessiner », confie Yassine Hejjamy.
L’illustration, c’est transmettre par l’image. Parce que l’être humain utilise, d’abord, son imaginaire. Il pense avec l’image en premier lieu. « C’est aussi dévoiler le fond de sa personne, partager ce que nous sommes, de manière intime et sincère », ajoute l’illustrateur marocain. « C'est une transmission d'émotion, le côté émotif étant palpable dans nos œuvres », témoigne Koffi Roger N’Guessan dans le même ordre d’idées. Les deux illustrateurs ne cachent pas leur passion. Yassine avance qu’avant même de connaître l’alphabet, il regardait des dessins. « Je raconte ce que je vis avec le dessin. Quand on s'exprime à travers le dessin, il y a deux sources d’inspiration. Ce qu'on a à l’intérieur de soi et ses références culturelles et cinématographiques», poursuit-t-il. Koffi, lui, pense que la particularité du dessin, c’est qu’on s’en rappelle. La question de l’inspiration pour l’illustrateur ivoirien commence par le texte que l’auteur lui propose. « Je dois ressentir le texte pour pouvoir l’illustrer », explique-t-il. L’entente voire la complicité entre l’auteur et le dessinateur est demandée. Il faut que chacun respecte le style de l'autre. Effectuer des recherches graphiques sur les personnages et les visages est une étape primordiale et incontournable. Une appréciation et un respect mutuels doivent être au rendez-vous. « Cette collaboration traduit une pensée », fait savoir Koffi Roger. Le dessin est une écriture propre aux illustrateurs. Ces derniers doivent respecter les personnages, l'époque et le décor mentionnés par l’auteur. « Il y a une complémentarité entre le texte et l’image », enchaîne le modérateur.
La littérature de jeunesse est synonyme de découverte et d’apprentissage. Par rapport à ce dernier point, et afin de faciliter l’apprentissage, il doit y avoir de l'amusement et de la séduction par la couleur. Le choix du blanc et du noir ou des couleurs dans les illustrations est tributaire de l'âge des enfants. Pour les plus jeunes, il faut des dessins réalistes parce qu'ils posent un tas de questions précises nécessitant des réponses tout aussi précises. Yassine, lui, privilégie le noir et le blanc. « C’est ce qui convient à mes dessins », soutient-il sans pour autant être en désaccord avec les besoins des enfants. « Pour les enfants, il faut de la couleur. Plus on avance dans l’âge, plus on a besoin de moins de couleurs et de plus d'informations. Le dessin en noir et blanc doit être clair, précis et doit véhiculer un message à lui seul. On peut, ensuite, lui ajouter de la couleur pour séduire les enfants. On doit sentir une personnalisation graphique de la couleur par l'artiste. L'enfant doit sentir la touche de l'auteur sans pour autant la comprendre », lance-t-il. En outre, Aliou Sow a relevé la question de l’identité des illustrateurs en se demandant quelle casquette portent-ils, celle de l’illustrateur, de l’auteur ou de l’artiste tout simplement. Pour Yassine Hejjamy, la réponse est simple. L’une ne va pas sans l'autre. Ce sont les trois à la fois. Etre illustrateur, c’est savoir passer son message et son idée avec de la technique. Toutefois, il faut préserver son âme d'enfant tout en étant professionnel, précise-t-il. Pour Koffi Roger, il s’agit d’abord d’être un artiste. « Nous sommes des créateurs d'images. Il faut créer un monde sur la base du texte. Lorsqu’on parle de création, on parle d'artiste. En bande dessinée, nous sommes co-auteurs. Il y a celui qui écrit le texte et celui qui le traduit en dessin », détaille-t-il. Ce qui hante le plus l’esprit des illustrateurs, c’est leur responsabilité vis-à-vis des enfants. « Les enfants apprennent à lire à travers mes dessins. Si le dessin n'est pas attirant, l’enfant n'aura pas envie de lire et s’il est obligé de le faire, il ne va rien retenir. Dans le cas opposé, il aura le goût à la lecture. C’est la raison pour laquelle il faut penser comme un enfant avec la technique d’un adulte », mentionne Yassine. In fine, chacun des deux intervenants a évoqué les défis qu’il rencontre au niveau de son pays d’origine. Du côté de Koffi, l’enjeu majeur est la reconnaissance du métier et d’une rémunération digne d’un vrai artiste. Aussi, il faut former les dessinateurs pour éviter le massacre des textes des auteurs. « En dessin, on n’arrête pas d’apprendre », martèle-t-il. En ce qui concerne Yassine, s’il y a un véritable obstacle, c’est celui du piratage informatique qui empêche les illustrateurs de se frayer une place sur le marché. « Notre grande difficulté, c’est de captiver l’intérêt et l’engouement des jeunes, de réussir à se maintenir et de se servir d’Internet pour établir un réseau », conclut-il.