Trois invités éminents ont partagé, lundi 5 juin 2023 au pavillon du Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication à Rabat, quatrième jour de la 28^ème édition du SIEL, leurs réflexions sur l'essai québécois et sa place dans la littérature universelle. Jérémie McEwen, Étienne Beaulieu et Mustapha Fahmi ont éclairé le public sur la richesse de cette forme d'écriture littéraire qui a conquis le monde entier.

Que ce soit dans un roman ou dans un essai, le souci de l’Homme est au cœur de la littérature. Pour Étienne Beaulieu, écrivain et critique littéraire, l’essai est une façon de voir les choses et le monde d’un point de vue singulier. « Plus j’avance dans mes écritures, plus je me rends compte que l’essai est une forme d’éructation et de digestion du savoir », déclare-t-il. Éructation dans le sens où le savoir est représenté de manière grossière.

Selon l’essayiste, du haut de ses 150 ans, la littérature québécoise vit son âge d’or. L’essai en est le genre le plus prolifique. Pour Étienne Beaulieu, la littérature québécoise et l’essai plus particulièrement est notoire. « C’est un moment d’explosion de l’essai québécois, mais aussi un moment où le Québec lui-même se rend compte de la richesse de ce genre », conclut-il avec fierté.

Diversité des voix

Même son de cloche chez l’essayiste et le philosophe Jérémie McEwen. Lui, qui s’est beaucoup focalisé sur le hiphop et le lien qu’a ce dernier avec la philosophie, voit dans les essais une manière d’ouvrir de nouveaux horizons pour les autres. Il se rappelle les propos de l’anthropologue québécois, Serge Bouchard, dont il s’inspire.

Pour sa part, Mustapha Fahmi, écrivain et essayiste maroco-canadien, a apporté une perspective internationale à la conférence. Selon lui, la vitalité et la diversité des voix présentes dans les essais québécois ont permis d'enrichir la scène littéraire francophone. « La littérature et l’essai québécois sont jeunes, riches et diversifiées, nous devons les connaître. Leurs richesses et leurs originalités résident dans leurs préoccupations », lance-t-il. M. Fahmi, par ailleurs professeur de littérature anglaise à l'Université du Québec à Chicoutimi, a exprimé son appréciation et sa profonde gratitude au Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication pour le succès de l’organisation du SIEL, mais aussi pour la qualité remarquable de ses débats, des interventions et des intervenants. L’écrivain a tenu aussi à remercier les organisateurs pour avoir mis à l’honneur le Québec - Canada. « Le SIEL contribue de façon magistrale à présenter la littérature québécoise (Canada) au public marocain. Je remercie le ministère pour cette belle occasion », conclut-il.

La conférence sur l'essai québécois et sa place dans la littérature universelle a mis en lumière l'importance de ce genre littéraire dans la société canadienne et bien au-delà. La singularité de l'essai québécois se révèle être un outil d'exploration de l'identité, un moyen d'engagement social et politique et une contribution précieuse à la littérature mondiale. Grâce à la réflexion éclairée et à la passion des intervenants pour le sujet, cette conférence a réussi à ouvrir de nouvelles perspectives pour l'essai québécois en particulier et canadien en général.