Elles sont journalistes, poétesses, romancières. Elles ont grandi entre deux rives, vécu les silences et traversé les violences. Au 30ème Salon International de l’Edition et du Livre (SIEL), elles sont montées sur scène pour dire ce qu’écrire signifie quand on est femme, marocaine et migrante. Une conférence émouvante, intitulée “Écritures féminines au Maroc et dans l’immigration”, où la parole s’est imposée comme un acte de résistance.
Elles sont journalistes, poétesses, romancières. Elles ont grandi entre deux rives, vécu les silences et traversé les violences. Au 30ème Salon International de l’Edition et du Livre (SIEL), elles sont montées sur scène pour dire ce qu’écrire signifie quand on est femme, marocaine et migrante. Une conférence émouvante, intitulée “Écritures féminines au Maroc et dans l’immigration”, où la parole s’est imposée comme un acte de résistance.
Elles sont journalistes, poétesses, romancières. Elles ont grandi entre deux rives, vécu les silences et traversé les violences. Au 30ème Salon International de l’Edition et du Livre (SIEL), elles sont montées sur scène pour dire ce qu’écrire signifie quand on est femme, marocaine et migrante. Une conférence émouvante, intitulée “Écritures féminines au Maroc et dans l’immigration”, où la parole s’est imposée comme un acte de résistance.
Il y a une audace tranquille dans les mots des autrices présentes ce jour-là. "Ecrire, c’est fou. On engage notre corps, notre vie", lance Samira El Ayachi. Et tout est dit.
L’écriture, ici, n’est pas un luxe. Elle est une urgence. Fatiha Saidi, ancienne femme politique et animatrice radio, a quitté une radio belge pour se consacrer entièrement à l’écriture. "J’en ai eu assez d’être un sujet. J’ai décidé d’être l’actrice de mon propre récit", affirme-t-elle. Ce récit, il est souvent douloureux, celui d’un mariage forcé, d’un silence transmis de mère en fille. Ecrire, c’est surmonter cette épreuve.
"Le livre Échos de la Mémoire Sur les Montagnes du Rif m’a bouleversée", raconte Fatiha Saidi, qui y met en lumière les femmes de cette région. "Je les ai regardées et je me suis dit : mais qu’est-ce qu’on sait d’elles ?" Très peu. Alors, elle écrit pour elles, avec elles et à propos d’elles.
L’écriture féminine est aussi un espace de tension. "À chaque fois que j’écris, j’ai peur que mes textes soient retournés par l’extrême droite", confie Nesrine Slaoui. La peur d’être détournée, mal comprise et réduite est toujours présente.
Parmi ces peurs aussi, le jugement des corps qu’on contrôle. Dans son œuvre « Je me regarderai dans les yeux », Rim Battal raconte l’histoire d’une adolescente à qui l’on demande un certificat de virginité parce qu’elle a fumé une cigarette. L’autrice dit écrire pour dénoncer et rendre visible l’absurde et le violent. Ces quatre femmes disent ne pas chercher à être dans la lumière, mais à éclairer ce qui est, très longtemps, resté dans l'obscurité.