Comment la littérature peut-elle aider à divulguer la psychanalyse et ses approches tout en brisant des tabous de société ? C’est la question qui taraude l’esprit de psychanalystes du monde arabe.
Comment la littérature peut-elle aider à divulguer la psychanalyse et ses approches tout en brisant des tabous de société ? C’est la question qui taraude l’esprit de psychanalystes du monde arabe.
Comment la littérature peut-elle aider à divulguer la psychanalyse et ses approches tout en brisant des tabous de société ? C’est la question qui taraude l’esprit de psychanalystes du monde arabe.
La psychanalyse est en quête constante de voies de développement. C’est le mot d’ordre de la conférence sur « La psychanalyse dans le monde arabe » qui s'est déroulée mardi 6 juin 2023 à la Salle Chellah, OLM Souissi à Rabat. Cet événement a connu la présence de deux auteurs et psychanalystes marocains renommés, Jalil Bennani et Mostafa Ettajani qui ont tenu à mettre en exergue les défis et les perspectives de cette discipline dans le monde arabe.
Le plus grand défi serait de considérer la psychanalyse comme une discipline à part entière. « Les progrès de la psychanalyse nécessitent une ouverture sur d'autres sociétés. Nous sommes confrontés à un défi majeur, celui de réinventer la psychanalyse en tant que discipline. La psychanalyse est un discours qui doit prendre en compte les conditions sociales et politiques des destinataires. Celles-ci ont radicalement changé au Maroc, notamment après la période du colonialisme», confie-t-il.
Depuis sa naissance au Maroc, à l’aube de l’indépendance, la psychanalyse a connu, certes, un changement majeur. Sauf que son discours, complexe, traitant de sujets tabous, pose un énorme problème de compréhension. Pour Jalil Bennani, la littérature peut être un outil de simplification de ce discours, ce qui est en mesure de faire progresser la psychanalyse au Maroc. Comment ? La recette de Jalil Bennani est simple : la littérature permet d'explorer les profondeurs des choses. « Les écrivains qui ont écrit sur la psychanalyse, comme Driss Chraibi par exemple, ont creusé des sujets importants pour nous en tant que psychanalystes. En outre, à travers la magie des mots, la littérature nous permet de briser les tabous de la société, d'aborder des sujets sensibles et surtout de faire passer des messages forts grâce aux histoires que nous racontons », explique-t-il.
De son côté, Mustapha Ettajani a rappelé la situation de la psychanalyse dans d'autres pays du monde arabe, en se focalisant sur le cas de l'Égypte qui reste un pionnier en la matière. « Tout comme le Maroc, l'Égypte a besoin d'une ouverture sur d'autres cultures. Il est également important de valoriser et d'exploiter les succès existants, comme les premières traductions des travaux de Sigmund Freud qui ont vu le jour en Égypte, ou encore les travaux de Kacem Amine, tels que "Travaux de libéralisation de femmes», affirme-t-il.
Somme tout, la psychanalyse doit s'adapter aux spécificités sociales et politiques de chaque pays, tout en bénéficiant des connaissances et des expériences des autres. L'importance de la collaboration entre écrivains, psychanalystes demeure incontournable.