Comment pourrait-on penser l’Afrique ? Comment espérer une décolonisation des savoirs ? Deux questions au centre d’un débat qui a eu lieu lundi 13 mai 2024 à la Salle Hiwar, dans le cadre des activités de la 29^ème édition du Salon International de l’Edition et du Livre à Rabat. Cette rencontre africaine modérée par Saloua El Oufir a réuni Moussa Toure, Omar Berrada, Souaga Nkoukou Rosny autour de la thématique « Créer et penser depuis l’Afrique : pour une esthétique déterritorialisée. »

« C’est de cette Afrique que nous rêvons tous », souligne Souaga Nkoukou Rosny. L’écrivain congolais pense qu’en Afrique, il est un refus d’avoir une identité fixe et essentialiste. Il déclare que créer et penser le continent, c’est affirmer sa capacité à enrichir son patrimoine. Moussa Toure, écrivain sénégalais, voudrait que l’on pense à l’historique de la pensée africaine car le monde est ouvert aux apports culturels du continent.

La langue s’est également invitée au débat. Souaga Nkoukou Rosny pense qu’il faut plutôt mettre en avant les langues maternelles africaines afin de s’imposer sur l’échiquier de la linguistique. Dans cette même lignée, l’écrivain Omar Berrada parle d’un subterfuge linguistique qui change au fil des jours, en l’occurrence le dialecte marocain. Une idée qui a orienté la discussion vers le concept de l’oralité. Omar Berrada a, dans ce sens, évoqué les dictons, un patrimoine omniprésent dans la langue vivante qu’est la Darija.