Tel un sculpteur façonnant la pierre, c'est en explorant leur patrimoine que les enfants façonnent leur identité. En ce samedi 11 mai 2024, troisième journée du Salon International de l'Édition et du Livre (SIEL), la culture marocaine a brillé de mille feux au sein de l'espace Animation Enfant, intitulé « Bonheur en couleurs ». Orchestrée par la Fondation pour la Sauvegarde du Patrimoine Culturel de Rabat, sous la présidence de SAR la Princesse Lalla Hasnaa, l’espace a abrité toute une journée dédiée à la célébration du patrimoine national, réunissant ainsi une centaine d’écoliers venant de Rabat et de Taroudant. « Depuis quatre ans, nous travaillons main dans la main avec les élèves de Rabat au sein de notre Fondation. Cette année, nous avons également ouvert nos portes aux élèves de Taroudant, touchés par le séisme de l'Haouz. Parmi nos activités, outre le SIEL, une tournée enrichissante de Rabat et de ses monuments historiques est prévue, » explique Mouna Bellekrim, responsable des projets éducatifs au sein de la Fondation.
Le patrimoine Marocain, tel un coffre aux trésors, comprend plusieurs merveilles à célébrer, en partant des étoffes traditionnelles à la gastronomie inégalée. Aujourd'hui, l'attention se porte sur un aspect particulier de l’architecture marocaine distinctive : le zellige. Ornés de motifs complexes et de couleurs flamboyantes, ces carreaux de céramique harmonieux égayent les ruelles du royaume. Ainsi, l’atelier proposé consiste à peindre des pièces de puzzle en papier formant une fresque de zellige.
Chaque groupe d’une dizaine d’élèves conduit cette activité avec la plus grande précaution, maniant pinceaux et couleurs vives avec la finesse d’un grand artiste. Une compétition amicale nait naturellement entre les différents groupes, chacun aspirant à créer la pièce maitresse. Cet engouement suscité chez les enfants est d’ailleurs le but derrière cette activité. « Le dessin représente un pont entre les enfants et leur patrimoine. Nous souhaitons les sensibiliser à la richesse de notre patrimoine et développer en eux un attachement émotionnel envers ses différentes composantes, afin qu’ils puissent le protéger dans l’avenir, » déclare Mouna, sa passion pour la cause évidente dans sa voix.
Un objectif atteint, comme en témoigne les discussions des enfants en train de peindre. Narjis, 12 ans, confie timidement, « C’est difficile de ne pas déborder pour que le Zellije soit joli, ça doit être complexe de créer toute une mosaïque ». Saad, du même âge, approuve d'un hochement de tête pensif, « Cela doit prendre beaucoup de temps et d'efforts. C’est merveilleux ! »
À la fin de la journée, la rivalité s'efface devant l'unité, alors que chaque feuille s'assemble pour former un kaléidoscope éblouissant de zellige. Les enfants s’empressent pour prendre des photos avec leurs réalisations, des sourires radieux peints sur leurs lèvres.
Cette épopée s'est écrite grâce à la collaboration de la Fondation avec le Ministère de l'Éducation Nationale, le Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, et l'UNESCO. En cette journée radieuse du SIEL, des graines ont été semées, promises à éclore en une génération fière de ses racines, prête à défendre son riche patrimoine culturel.