La 30ème édition du SIEL célèbre la diversité culturelle du Maroc. Une conférence sur le thème « Le Maroc multiple : le langage artistique amazigh dans le contexte migratoire », modérée par Fatima Boukhriss, Professeure chercheure à l’université Mohamed V de Rabat, a réuni un panel d’intervenants de renom : Mohamed Ouïnal et Abou El Kacem El Khattir, chercheurs en sociologie au Centre des Etudes Anthropologiques et Sociologique, ainsi que Fouad Azrwal, professeur chercheur à l’Institut Royal de la Culture Amazighe.
Au centre du débat : la richesse de la langue amazighe et son rôle dans la préservation de l’identité pour les marocains résidants à l’étranger. Les intervenants ont exploré les diverses manières dont les Marocains installés en Europe ont préservé et perpétué leur patrimoine artistique depuis le début du 20ème siècle.
Lors de cet échange, Mohamed Ouïnal a mis l’accent sur les groupes de chant amazigh qui participent aux festivals organisés principalement en Europe, comme le groupe Agraf. D'autres groupes résident de manière permanente à l'étranger, comme imazighen de Khémisset qui a immigré en France pour préserver et transmettre l'art amazigh en dehors des frontières marocaines.
Pour sa part, Abou El Kacem El Khattir a souligné que la chanson demeure l’un des moyens les plus puissants par lesquels les jeunes de la diaspora amazighe se reconnectent à leur héritage culturel. D’autres disciplines artistiques s’imposent également à l’étranger comme l’acrobatie, « Rways » et « Ahwach ».
Selon Fouad Azrwal, la plupart des artistes amazighs se produisant à l'étranger préfèrent le monodrame, des pièces de théâtre solitaires qui permettent de réduire les coûts de production des œuvres.
A la fin de leur discussion, les intervenants ont rappelé l’importance du soutien des institutions marocaines, notamment l'Institut Royal de la Culture Amazighe, aux artistes dans leur démarche. Ils ont aussi salué les efforts déployés pour maintenir la langue et la culture amazighe vivantes à l'étranger.