Au Salon International de l’Edition et du Livre organisé à Rabat sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, la Salle Chellah a abrité une table-ronde sous le thème « Le théâtre marocain, du texte à la scène et de la scène au texte », modérée par Dr Fouzia Elbayed, en présence de Taha Adnan, poète et écrivain et Ahmed Massaia, ex-directeur de l’Institut Supérieur d’Art Dramatique et d’Animation Culturelle (ISADAC).

L’objectif recherché est de décortiquer le traitement du texte et l’utilisation du dialogue sur une scène de théâtre. Cette rencontre a, donc, déchiffré le passage du texte à la scène et de la scène au texte dans le théâtre marocain, étant donné le fort impact du texte dans ce domaine littéraire. Cette dialectique n’est pas nouvelle. Elle a toujours été au cœur du débat entre professionnels du théâtre.

Mais c’était l’occasion pour rappeler, mordicus, qu’on ne peut pas imaginer une pièce théâtrale sans un texte et que pour exploiter un texte littéraire, il est impératif de respecter la structure et l’essence même de ce texte. Dans le théâtre contemporain, on s’intéresse de moins en moins au texte littéraire. C’est à la fois un fait et un constat. En ce qui concerne l’écriture de plateau, des acteurs commencent à créer et à écrire directement sans s’appuyer sur un texte de base. C’est dire, aussi, qu’on se permet de faire d’un article de presse ou d’une enquête un point de départ pour monter un spectacle. « Aujourd’hui, on commence à remplacer cet acte et cette littérature par les mouvements, par le décor et par beaucoup d’effets et de sonores. On donne un spectacle qui ne se base pas sur quelque chose de consistant, d’un point de vue littéraire. Ce qui revient à dire qu’il n’y a pas un vrai texte ou de vrais personnages. On devient presque ébloui mais on ne retient rien ! Après, on ne trouve pas un personnage auquel on s’identifie », affirme Taha Adnan qui croit, dur comme fer, que le texte offre de la consistance. « On écrit toujours d’une manière classique. Au niveau de la création théâtrale, il y a un théâtre contemporain avec l’utilisation de la lumière, du son et de la musique mais malheureusement, l’écriture théâtrale demeure classique », conclut, Ahmed Massaia.